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CORINNE MERLE

Faut pas chercher Coco bel œil, hé,hé,hé ! 😈😈

29 Février 2020 , Rédigé par corinnemerle.over-blog.com Publié dans #Corinne Merle, #Comment Virginie D. a sauvé ma vie...., #Lettre du dernier jour du mois

Quelle chance que ce mois de février compte son maximum : 29 jours… j’aurais été en retard dans mon planning, il faut dire que j’ai pris le temps pour sortir de mon hiver.
Quelle chance aussi pour mes parents qui vont pouvoir fêter leur anniversaire de mariage un mois plein : 55 ans ! Cela laisse rêveuse… et me ramène loin !
 
Enfant, j’aimais les jeux de garçons. Bien sûr j’avais une poupée, j’ai fait de la danse classique, mais ce que je voulais par-dessus tout, c’était jouer avec eux, et même me bagarrer avec eux !
Comme les garçons, je trouvais les filles un peu gnangnan ; et puis jouer à la maîtresse alors qu’on sortait de classe, non merci ! J’étais si bien intégrée parmi eux qu’il m’est arrivé de me battre et que je me suis retrouvée avec un œil au beurre noir… J’en ai gardé le surnom de « Coco bel œil » dans la famille. Le pire, c’est que j’ai été punie ! J’ai dû faire des tours dans la cour de récréation. Punie pour m’être battue avec un garçon, quelle honte ! Le garçon n’a pas été puni… Cette punition, cette honte était tellement présente, que je me suis racontée une autre histoire : c’est moi qui ai blessé le garçon. C’est grâce au surnom que j’ai pu remettre l’histoire dans le bon sens…
Si je vous raconte tout cela, ce n’est pas pour vous faire partager un traumatisme enfantin, puisqu’il ne s’agit pas de cela. Mais pour vous faire partager deux choses :

  • La liberté que j’ai reçue de mon enfance. J’ai pu expérimenter l’extérieur, le mouvement, la vie… « comme un garçon » Merci donc à mes parents !
  • Cette punition m’a été infligée parce que j’étais une fille qui avait battu un garçon.

 
Je vous imagine en très de fredonner « Comme un garçon » …pourtant je ne suis « qu’une » fille. Autre chanson, autre époque. Et puis il faut se méfier ces chansons faussement féministes...
 

 


Donc enfant, je n’ai jamais eu d’injonction parentale de rester à ma place de fille. C’est certainement mon caractère, ma curiosité qui me poussait à me frotter à eux : en colonie de vacances en montagne, je n’arrivais pas loin des deux premiers en mini-vélo orange, et sans vitesse !
Aujourd’hui, lorsque je me demande ce qui fait de moi une femme, je pense à ma force, mon courage, mon endurance. Quand je songe à ce qui m’a permis de grandir, de surmonter les obstacles c’est bien évidemment ces traits de caractères qui se présentent. Plutôt que « d’interroger mon féminin » (expression un peu gnangnan, non ?) je pense à moi comme à une personne. Ce qui est sexué est de l’ordre de l’intime. Je suis toujours la même. Cette fille avec son mon mini-vélo, le visage rouge comme une pivoine, qui grimpe les cols des pré-Alpes derrière des garçons sur des vélos de course à double plateau.
 

◊  ◊  ◊


PLAISIRS 
 
Je cherche un peu ce mois… heureusement la lecture, sous la couette c’est de saison !
La couleur du bonheur – Wei-Wei - L’aube poche - Une relecture : la révolution chinoise du côté des femmes…
Je ne reverrai plus le monde – Ahmet Altan – Actes Sud – Textes de prison en Turquie. Juste magnifique.
Le fardeau des idoles – Tchinguiz Abdollaïev – L’aube – Un policier russe…impeccable
Nous sommes tous féministes – Chimamanda Ngozi Adiche – Folio – Surtout sa nouvelle sur le mari tout neuf : « les marieuses »
 
Et merci à mes prêteuses de livres préférées…
 

FÉMINISME

Vous avez vu ça, Le Larousse accusé de sexisme. En quatre exemples accablants :
Une maîtresse :
Un maître est celui qui commande ou qui est susceptible de faire école. La maîtresse, tout naturellement, est, selon le Larousse, une dame "avec laquelle un homme a des relations amoureuses et sexuelles en dehors du mariage".
Une guerrière :
Quand le "guerrier" est une "personne qui fait la guerre", la "guerrière" est une "jeune femme, qui revendique avec agressivité et violence sa place dans la société"...
Une boulangère :
Comment définissez-vous une boulangère, ou une bouchère ? Selon le Larousse, elle n’est pas la "personne qui fabrique ou vend du pain" ou "de la viande", mais "la femme d’un boulanger ou d’un boucher, qui travaille à la boutique".
Une présidente :
Qu’est-ce qu’une "présidente" ? Non, ce n’est pas "une personne qui préside une assemblée, une réunion, un tribunal", mais la "femme d’un président".
Larousse a précisé à BFMTV et au Parisien que les équipes travaillaient actuellement sur l’édition 2021 du dictionnaire sans réagir à la polémique.
 
Restons dans les livres, mais là c’est une bonne nouvelle puisque les éditions Des femmes - Antoinette Fouque, publient trois titres, en poche. En librairie ce 13 février, les ouvrages marquent une rupture graphique, affichant un code couleur très fort, pour ces essais féministes venue d'Amérique du Nord.
https://www.actualitte.com/article/monde-edition/les-classiques-du-feminisme-americain-maintenant-en-poche/99228
 
CLAIR :
Beaucoup d’artistes ont confondu, ou voulu confondre le jeu sexuel et l’agression. Le débat s’est positionné sur la question de la liberté d’importuner, et sur le prétendu puritanisme des féministes. Alors qu’une agression sexuelle est une agression, pas une pratique libertine. ADÈLE HAENEL




CONTRE CE MONDE DE BRUT.ES :
 
L’impression de chaleur et de délivrance qui m’envahit à ces pensées me confirma que j’avais découvert quelque chose de sensé. Je fermai les yeux et me vis courir au milieu du blé, tremblante comme une enfant de sept, huit ans. Cette sortie m’avait fait grandir, à condition de toujours garder à l’esprit que cette enfant, avec ses peurs inconsidérées, pouvait être ressuscitée en moi par un regard, un mur, une lumière, un visage. Et avec sa terreur mener à la ruine tous mes plans et ma santé de fille de dix-huit ans. Dans trois jours, non deux, je serais Princesse, même si cela comportait… Si du moins il pouvait en être comme l’avait dit Carmela !
Goliarda Sapienza
L’Art de la joie
Le Tripode

 

ET SINON, LE BOULOT ?
 
Un spectacle décapant pour la Journée internationale des femmes
COMMENT VIRGINIE D. A SAUVÉ MA VIE

La lecture du King Kong théorie de Virginie Despentes, il y a près de dix ans maintenant, m’a réellement sauvé la vie. 
J’espère que l’écriture de ce texte (puis ses représentations puisque j’écris bien pour la scène) fera que des femmes entendent leur voix, qu’elles se rapprochent et osent prendre les chemins de leur liberté. J’écris aussi dans l’espoir de sauver de la violence les jeunes hommes, pour bouleverser les plus âgés quant à la vie qu’ils mènent parfois à leur compagne, à leurs sœurs, leurs amies, leurs filles. 
Ce spectacle prend en compte l’engagement physique de la comédienne. On dit couramment qu’un texte prend corps. Avec ce texte, je prends au corps la violence faite aux femmes en y engageant pleinement le mien
 
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2 RENDEZ-VOUS :
Chaque représentation sera suivie d’un échange avec le public 
 

7 mars : Bagnols-sur-Cèze (30) à 21h 
Dans le cadre du festival « Femmes du Monde »
Salle multiculturelle - Rue racine 30200 Bagnols sur Ceze 
Billetterie
 

8 mars : Avignon (84) à 18h 
Dans le cadre de La Journée internationale des femmes
Théâtre de la porte Saint-Michel 23 Rue Saint-Michel, 84000 Avignon 
Billetterie
 
 
Au plaisir de vous y croiser, peut-être.
Olé !

 

 

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